Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

constamment. Sauf la chaleur qui ne compte pas, le toit en fer ondulé, cet horrible internationaliste sans patrie, sans traditions, venant d’un steel-mill quelconque de Chicago, se trouve avoir une supériorité incontestable en tous points. J’en suis désolé comme vous.

Pour marquer ce jugement des paysans et couvrir ma responsabilité vis-à-vis des Philippe Godet et autres défenseurs de pittoresques masures et de vieilles roues de moulin qui ne veulent plus rien moudre, j’ai prié Schenker de photographier notre assemblée levant la main unanimement en faveur du fer ondulé, — à l’exception de nous quatre Européens qui comptons admirer le village… mais sans précisément y vivre.

Après vous avoir ainsi effrayés, je vais vous rassurer par la plus inattendue des raisons : heureusement que nous ne serons pas assez riches pour nous payer des toits en fer ondulé. Nous serons encore condamnés, probablement, au chaume et au bambou !

Messages affectueux à vous tous, chers amis

Votre Pierre Ceresole.




Dimanche, 17 février.

Nous venons d’avoir, de samedi à dimanche, une nuit agitée par un orage formidable.

C’est le moment de parler en détail de la vaste tente que j’occupe, depuis trois semaines environ, à l’angle de la citerne opposé à celui où sont construites les huttes du camp de Sonathi. Des bruits variés rendent le travail de tête et le repos absolument impossibles au milieu de notre petite com-