Page:Cérésole - Vivre sa vérité.djvu/178

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Ce pêcher rose, cet éternel pêcher rose, est la vérité, avec tout ce blanc éblouissant qui commence à sortir.

Un arbre au printemps : un fouillis de menus bois entrecroisés où l’on voit pointer çà et là quelques petits boutons blancs, lumières blanches, annonciateurs d’une nouvelle saison. Une grâce nouvelle, la grâce de « vies nouvelles », la fleur, dans un brouillard de bois gris et dur.

J’ai vu quelque chose de précis, de très bon, de très lumineux, — à tenir ferme quoi qu’il arrive ! C’est le service de Dieu.

 Ne pas être effrayé des abîmes : la région des grands sommets est nécessairement celle aussi des grands abîmes.
 Etre aussi mathématicien et savant que possible, pour voir tout ce qui est grand et beau encore mieux.
 II est bon de se rappeler que l’orgueil et la vanité d’autrui nous choquent surtout — sinon exclusivement — à cause de notre propre orgueil et vanité.
 Etre là pour aider les autres, et ne jamais rien demander pour soi : c’est le terrain ferme.
 Si l’Eternel n’était pas là, en qui tout se résout et s’harmonise, nous serions dans une situation terrible.
 La vraie condition de l’homme paraît être de se trouver constamment en bataille pour des choses qui dépassent sa nature.

Autrement dit : de monter.

 La vie n’est tolérable que si elle est donnée, consacrée à quelque chose de plus grand que soi-même, par le travail utile dans lequel on s’oublie ; tant qu’on ne s’oublie pas pour œuvrer pour l’éternel, on est dans l’erreur et dans le malheur.

Travailler non pas pour s’étourdir, pour s’oublier, mais pour se retrouver dans, et s’unir à l’éternel.