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le forgeron de thalheim

se succédaient avec un entrain qui faisait la joie de Gaspard Tonder.

Otto Stramm et Suzanne venaient justement de paraître au milieu des danseurs lorsque Robert, qui les avait suivis, s’approcha du forestier et lui dit d’un ton sec, mais avec un tremblement dans la voix :

— Monsieur, savez-vous que vous devenez impertinent en forçant Suzanne Teppen à danser avec vous ?

— Ah ! ça, que me voulez-vous ? Insolent vous-même ! Prenez garde ! on ne me moleste pas deux fois impunément.

— Auriez-vous un gendarme à votre disposition ? Nous sommes en Alsace, je ne le vois que trop, puisque vous êtes là. Mais nos jeunes filles n’ont pas l’habitude de se laisser longtemps importuner par des attentions qui leur déplaisent.

— Robert ! fit Suzanne, comme affolée.

— Eh ! Calmez-vous ! Il faut bien dire à ce monsieur que sa présence n’est pas ici. Ses maîtres ont pu s’emparer de la plaine ; mais nos cœurs sont encore libres. Il est bon qu’il sache cela, lui aussi !

Venez, Suzanne !

À peine avait-il prononcé ces mots que