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le forgeron de thalheim

— Tu le demandes ?

Et le pur visage de la jeune bûcheronne avait ce divin sourire des âmes bonnes et aimantes. Deux larmes roulaient lentement sur ses joues pâlies qu’empourprait d’un rose clair l’émotion causée par cet entretien et par la promesse d’Otto Stramm. Pauvre Georgette ! Si elle avait pu lire dans le cœur de celui qu’elle aimait ! Quelques mois encore ? Mais il comptait bel et bien quitter prochainement Thalheim comme le fiancé de Suzanne Teppen. Ses travaux étaient bientôt terminés ; la coupe de bois avançait, et déjà Otto Stramm avait fixé le temps de son départ : il devait avoir lieu dans la première semaine de décembre et on était à la fin du mois d’octobre.

Le jour précédent, mais à la tombée de la nuit, une autre scène s’était passée dans les environs de la tuilerie Teppen.

Robert Feller, que l’inquiétude commençait à tourmenter, ne pouvait plus trouver de repos. Le travail de sa forge lui apportait bien encore quelques distractions ; mais, aussitôt qu’il était livré à lui-même, il retombait dans ses perplexités et ses tristesses. Sa mère,