Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

14
LE FORGERON DE THALHEIM

profond l’enveloppait, troublé seulement par quelques rares bêtes sauvages qui s’enfuyaient à son approche, ou par le chant d’un oiselet que la présence d’un être humain n’effrayait pas trop. Il apercevait, en bas, les flancs des coteaux, puis, plus loin, les villages de la plaine, cachés à l’entrée des bois, étagés sur le bord des étangs, les champs de blé aux épis dorés et, enfin, tout au fond, l’horizon bleuâtre des Vosges. Un beau spectacle !

Cependant il trouvait, dans la disposition réglementée de son temps, quelques heures pour le vieil ami de son père, Jean Schweizerl, bûcheron et charbonnier de son état, qui habitait une petite maisonnette au coin d’une vaste forêt, derrière Thalheim, à droite de la route qui va à Doernlach. Ce n’était pas trop loin de leur demeure, deux kilomètres à peu près, et il franchissait volontiers cette distance, non pas pour les beaux yeux de Georgette, la fille de Jean, mais bien pour causer un brin avec le père lui-même et aussi pour passer à côté de la tuilerie de Joseph Teppen, dont l’aimable enfant, Suzanne, comptait vingt printemps de soleil et de fleurs à l’époque où commence ce récit.