refus de Joseph Teppen, Robert avait bravement supporté ce coup qui, en un instant, en un clin d’œil, détruisait ses rêves les plus chers.
Fièrement il se redressa et dit à sa mère :
— Suzanne m’aime, elle le dit, je le sens. J’attendrai.
— Elle attendra aussi, mon fils, elle l’a spontanément déclaré à son père. C’est une vaillante jeune fille.
Et Robert était retourné à son travail, comme animé d’une vigueur nouvelle à la pensée des obstacles qui semblaient s’opposer à son bonheur.
Cependant on a beau dire qu’on veut rester ferme et digne, quand votre cœur est doucement épris, il arrive une heure où le désespoir assaillit enfin votre âme. On voit la bien-aimée entourée de flatteries, de pièges dangereux ; on craint qu’elle ne tombe, qu’à la fin elle ne cède aux instances paternelles. On n’est pas auprès d’elle pour lui inspirer une confiance extrême ; et, surtout, on redoute les calomnies, les accusations d’infidélité que des personnes sans scrupule, intéressées à la chute de