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le forgeron de thalheim

triste, dans l’obscurité. Georgette ! Georgette ! Trop chère enfant ! Quelle douleur pour mes vieux ans !

Et au souvenir des angoisses souffertes, de nouvelles larmes roulèrent lentement sur ses joues ridées et tombèrent, comme une eau sainte, sur le front pâle de Georgette.

Soulagée par cet épanchement affectueux, Georgette, suivant son habitude, prépara le déjeuner. Mais le père n’y toucha pas. Morne et abattu, il paraissait complètement ignorer la présence de sa fille. De temps en temps, son corps avait comme un tressaillement profond qui n’échappait pas à la malheureuse enfant.

Ses frayeurs la reprirent de plus belle.

— Serais-tu malade, père ?

— Non !

— Tu es pâle, tes traits sont fatigués.

— Je n’ai pas dormi.

— Eh bien, va te reposer.

— Non !

— Tu ne veux cependant pas retourner à l’ouvrage ?

— Si, le grand air me fera du bien. D’ailleurs, il faut que je descende à la forge.

— Ah ! oui, il a insisté pour que tu passes chez lui.