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LE FORGERON DE THALHEIM

— Oui ! Ils n’auront plus aucune raison de le garder.

— Ah ! pauvre ami ! Quelle vieillesse que la vôtre !

— Ne parlons pas de moi. Mais j’ai une fille. N’est-ce pas, vous l’aimerez et Robert aussi ?

— Comme si elle était mon enfant.

— Hier, je n’ai osé vous avouer mon crime. D’ailleurs Georgette sera très bien à la tuilerie. Vous l’assisterez, n’est-ce pas ? quand son heure viendra.

— Oui, oui, Jean ! Comptez sur nous et sur notre amitié.

— Adieu donc, peut-être pour toujours.

— Ne dites pas cela ! Au revoir !

— Eh bien, oui, au revoir. Et sa voix tremblait en prononçant ce mot.

Il se dirigea ensuite vers le village et, au lieu de prendre la route à gauche, il monta au cimetière de Thalheim où reposaient du dernier sommeil sa femme et ses trois enfants morts. Au souvenir des jours qu’il avait vécu avec son épouse aimée, il sentit une grande amertume descendre dans son cœur et l’étreindre à le faire saigner. Tout