Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

68
LE FORGERON DE THALHEIM

envenimer encore plus les esprits par une plainte rédigée en due forme. « C’était un fait trop isolé, lui écrivait-on, et la population de Thalheim n’approuvait sans doute pas l’excès de langage du misérable forgeron. Toutefois, si pareille injure se renouvelait, alors on userait de représailles ; mais pour la tranquillité du pays, il était prudent de clore l’incident. »

A demi consolé par cette missive sans.caractère officiel, le forestier, après un dîner succulent, comme on sait les préparer dans la haute Alsace, partit pour la forêt dans l’intention de relever quelques distances.

Accompagné d’un aide, que Victor Helbing lui avait trouvé, Otto Stramm, par cette après-midi de septembre, s’enfonça dans les bois, et, durant une heure ou deux, il ne fit que donner coups de crayon et de compas, sans paraître penser à autre chose qu’à son travail. Comme des allées, pour ce but, avaient déjà été pratiquées dans les jeunes taillis, quelques années auparavant, la levée du plan d’aménagement était rendue facile et l’aide du forestier n’avait plus qu’à suivre les ordres de son chef.

Toutefois, lorsqu’on est de la complexion