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le forgeron de thalheim

— Oui, oui, vous vous y entendez parfaitement. Votre bras est encore vigoureux.

— Pas même ! L’habitude y est pour beaucoup.

— À propos, connaissez-vous le forgeron de Thalheim, un certain Robert Feller ?

— Si je le connais ! Parbleu ! Comme les cinq doigts de ma main droite. Un brave garçon, un peu entêté, soit ! mais de l’or en barre.

Otto Stramm fit la grimace.

— Oh ! oh ! j’ignorais que vous fussiez de ses amis.

— Dame ! M. Stramm, son père et moi étions du même âge, nous avons fait notre service militaire ensemble, et, vous savez, quand on a vécu des années l’un à côté de l’autre sous les drapeaux de la Fran… hem ! je veux dire, quand on a appris à s’estimer réciproquement, il est bien naturel qu’on reporte sur l’enfant la sympathie qu’on a éprouvée pour le père.

— Ma foi, ce n’est pas un gai compagnon, je vous le promets. Et si j’étais tant soit peu vindicatif, comme il se plaît sans doute à s’imaginer tous mes compatriotes, il eût peut-être amèrement regretté ses paroles de diman-