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LE FORGERON DE THALHEIM

che. Il n’aurait tenu qu’à moi de pousser plus loin l’affaire.

— Ah ! Et de quoi s’agit-il donc ?

— Comment ! vous ne savez pas l’offense qu’il m’a faite ? qu’il a faite à la nation allemande, à vous tous aussi ? car, avant d’être français, ce pays appartenait à l’empire germanique !

Jean Schweizerl toussa et se détourna pour cacher la mauvaise humeur que cette idée venait de provoquer en lui.

— Mais non, j’ignore ce que vous voulez dire. Dimanche après-midi je suis resté à la maison, et depuis je n’ai vu personne de Thalheim ; ces quatre bûcherons sont d’un hameau voisin.

En deux mots le forestier lui expliqua l’incident.

— Toujours le même, ce Robert, bougonna Jean dans sa moustache blanche. A se faire casser la tête pour ses idées.

Ah ! mon bon monsieur Stramm, reprit-il tout haut, il ne faut pas trop lui en vouloir ! Le sang français coule encore dans ses veines. Il a perdu son père pendant la guerre, et lui, il a été votre prisonnier, de l’autre côté du Rhin. Quand il revint au village, c’est à peine