Page:Côté - Bleu, blanc, rouge, 1903.djvu/174

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— Voyez-vous l’analogie, M. Stanislas, entre le Christ Jésus et les martyrs de 37.

Sachez, que si l’on tue les hommes qui ont personnifié l’amour en ses différentes phases, le droit et la justice de leur cause demeure éternellement ! L’on peut faire de chacun de nos héros, cet éloge mérité par Turenne : « Il est mort un homme qui faisait honneur aux hommes. »

Donc, Christ, inspirateur de tous les nobles dévouements dont s’honore l’histoire, depuis deux mille ans, je salue ton berceau devenu le trône du roi de l’amour. Approchez, vous tous qui aimez l’humanité : Il a d’inépuisables miséricordes pour les coupables qui auront cette douce vertu, héroïque souvent, de devenir les frères des autres hommes. Approchez, vous qui cherchez la vérité à travers le scepticisme du siècle, Jésus est le couronnement de l’évolution philosophique du paganisme. Quand les initiés de Memphis ou d’Eleusis revenaient des mystères sacrés, conduits par l’hiérophante, le front ceint de myrte, ils avaient soulevé le voile qui cache Isis aux profanes, mais qu’avaient-ils vu ? Que les dieux n’étaient qu’une farce imaginaire, fantoches du peuple naïf, que les destinées dans une migration constante se confondent avec la divinité comme le fleuve dans la mer. Si l’idée de Dieu se dégage assez vraie de la philosophie païenne, des odyssées des poètes et du génie classique d’une langue idéale, il y manque la flamme divine que Jésus a tirée de son cœur : la charité !…

Astre rayonnant qui passe l’équinoxe, je te salue. Noël !… Noël !…