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Page:Côté - Papineau, son influence sur la pensée canadienne, 1924.djvu/234

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La Contre-Révolution

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« Et vos pétitionnaires ne cesseront de prier Dieu pour la prospérité du règne de Votre Majesté.

District de Montréal,
25 décembre 1838.

« Inférieurs » des hommes comme Papineau, Nelson, Lafontaine, Cartier, Viger, Bédard, Étienne Parent, Chénier, Hindelang, Duquette, De Lorimier, Cardinal, les juges Panet, Vallières, qui, la plupart, firent leur marque dans l’histoire politique et dans les lettres !… Quel pays ne serait fier de pareils caractères !

On peut se soumettre, il nous semble, sans obséquiosité ni servilité ; s’excuser sans engager la responsabilité d’autrui ; se justifier, sans accabler son prochain. Insulter les braves qui étaient restés fidèles à leur idéal jusqu’à la fin, c’en était trop ! L’on ne peut pas dire, pour cette fois, que c’est une feuille de rose qui a fait déborder la coupe de l’ingratitude, déjà trop pleine.

Le 23 décembre 1838, le notaire Cardinal et le clerc-notaire Duquette, trouvés coupables de haute trahison, furent pendus par le cou « jusqu’à ce que mort s’en suive » selon l’expression élégante de la loi anglaise ; le 18 janvier 1839, cinq autres eurent le même sort, Decoigne, Robert, les deux frères Sanguinet, et Hamelin ; le 15 février, Hindelang, Narbonne, Nicolas, Donais et De Lorimier montèrent à l’échafaud.

Mgr Lartigue pouvait-il empêcher ces exécutions ? Si les documents le condamnent, sa conscience d’évêque l’absout peut être de cet égarement, dont il fut puni, parce que sa mémoire en reste éclaboussée.

Quoi qu’il en soit, les révolutionnaires ne fléchirent pas au dernier moment, ils furent à la hauteur de leur œuvre et d’eux-mêmes. Leur dernier cri fut un appel à la liberté.