CHAPITRE III
LE CLERGÉ CATHOLIQUE ET LE MOUVEMENT RÉVOLUTIONNAIRE.
Le clergé eut-il en 37-38 cette attitude expectative qu’on lui a prêtée ? Il faut remonter plus haut pour comprendre son attitude.
On a reproché à Mgr Plessis son discours à l’occasion de la victoire remportée sur la flotte française par les forces navales de Sa Majesté britannique dans la Méditerranée, du premier et deux août 1798.
Mais cette explosion de zèle pour l’Angleterre lui fut dictée par un sentiment impérieux : celui de la conservation.
Il faut remarquer qu’alors, pour la première fois depuis la conquête, l’évêque catholique de Québec pouvait imprimer en tête de ce sermon : « Mgr L’illustrissime et révérendissime évêque de Québec, » ce que les autorités anglaises n’avaient jamais voulu tolérer auparavant.
Jusqu’à cette époque, on entendait bien mentionner le nom de l’évêque de Québec, mais jamais ce dernier n’avait osé en prendre le titre.
« Qui sait si, sans ce mandement qui lui ouvrit les portes partout en Angleterre, Mgr Plessis eut pu triompher de toutes les influences exploitées contre l’Église pendant les premières années de ce siècle, » dit judicieusement le bibliophile Philias Gagnon.
Il s’en suivit une polémique entre le lieutenant-gouverneur