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Page:Côté - Papineau, son influence sur la pensée canadienne, 1924.djvu/34

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Attitude du Clergé

Mgr Plessis. — Votre position peut être juste. Le gouverneur est d’avis que les évêques agissent sous l’empire de la commission du roi, et je n’y vois pas d’objection.

Le procureur. — Voici le principe sur lequel je me base. Je n’interviendrai pas dans vos affaires spirituelles ; mais dans toutes les affaires temporelles ou mixtes, je vous soumettrai à l’autorité du roi. Il y a, je crois, des difficultés des deux côtés ; d’une part, la couronne ne consentira jamais à ce que vous vous émancipiez de son pouvoir et elle ne vous donnera jamais plus que les droits de l’Église d’Angleterre, qui a gouverné avec la constitution et dont le pouvoir, tout restreint qu’il soit, est très utile aux intérêts généraux de l’État ; de l’autre, votre évêque aura de la répugnance à abandonner ce qu’il croit être son droit. Je veux particulièrement parler de la nomination des curés. Il devra cependant le faire, car nul pouvoir de ce genre n’a été conféré aux évêques d’Angleterre, et si on le permettait, ce serait très dangereux.

Mgr Plessis. — Vous avez dit : ce qu’il croit être son droit ; pourquoi ?

Le procureur général. — Le statut de la première année du régime d’Élizabeth, chapitre 1, adopté pour les possessions que la couronne avait alors ou qu’elle pouvait acquérir dans la suite explique ce que je veux dire.

Mais je ne cacherai pas ma pensée, la voici : l’évêque n’a pas de pouvoir, et je serai heureux de vous exposer les raison qui motivent cette manière de voir, s’il résulte quelque chose de cette conversation.

Mgr Plessis. — Je connais le Statut Élisabeth, mais j’avoue que je ne savais pas qu’on l’étendait aux possessions que la couronne pouvait acquérir dans la suite.

Le procureur général. — Il s’y applique assurément. Il fut adopté au moment où l’Angleterre avait toute raison d’être mécontente de la religion catholique romaine. Immédiatement après la mort de Marie, la loi émancipait tous les sujets anglais du pouvoir du pape en tout temps et lieu.

Mgr Plessis. — Si Marie avait suivi le conseil du cardinal