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Page:Côté - Papineau, son influence sur la pensée canadienne, 1924.djvu/35

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Papineau

Polo, la loi n’aurait jamais été adoptée ; elle ne se serait pas discréditée elle-même et sa religion par ses cruautés.

Le procureur général. — Qu’il l’ait influencée ou non, la conduite de Marie a contribué à l’établissement de la réforme sur des bases très fermes et à fondre l’Église et l’État d’Angleterre comme ils le sont maintenant.

Mgr Plessis. — Les évêques en France ont toujours fait les nominations aux cures de leurs diocèses ; dans le dernier concordat entre le Souverain Pontife et Bonaparte, leur droit de faire ces nominations est reconnu.

Le procureur général. — Je ne dirai rien de Bonaparte et du pape, sauf que le premier, Dieu merci, n’est pas un exemple pour nous. Mais je nie formellement qu’il est contraire aux principes d’accepter une nomination de la couronne. C’était l’habitude journalière en France, non seulement quant à la couronne mais même quant aux patrons particuliers de toutes catégories. Je ne suis pas catholique, mais mon devoir professionnel m’a amené à bien peser cette objection d’après vos propres principes. Ma réponse est très courte ; l’évêque fait d’abord l’ordination, ce qui donne les qualités requises à l’ecclésiastique pour prendre la cure ; le prélat et non la couronne fait le prêtre ; la couronne ne fait que choisir dans votre clergé la personne qu’elle juge convenable pour la nomination et s’il n’y a pas de raison d’abrogation, l’évêque lui confie tout ce qui est nécessaire pour le mettre en état de remplir les fonctions de sa cure.

Le choix réciproque de la personne, d’abord, par l’évêque pour la prêtrise, et en second lieu par la couronne pour la cure, maintien une forte balance entre les deux.

Mgr Plessis. — Dans notre Église certains ordres donnent à l’individu le pouvoir de dire la messe, d’autres confessent et d’autres ordres ne sont que conventuels.

Le procureur général. — Permettez-moi de vous interrompre. Lorsque la couronne nomme une personne qui n’est pas assez avancée dans les ordres pour la nomination qu’elle reçoit, l’évêque a une raison légale de refuser.

Mgr Plessis. — Si les rois font les nominations dans tous