les cas, l’évêque ne pourra jamais faire avancer un pasteur fidèle.
Le procureur général. — L’évêque une fois reconnu le chef de son département le sera de fait. Vous connaissez l’attention qu’on a toujours portée et qu’on portera toujours aux chefs de département dans votre gouvernement. Les représentations de l’évêque au gouvernement en pareil cas assureraient la promotion de la personne qu’il désirerait faire avancer.
Mgr Plessis. — Vous savez que maintenant tous les curés sont amovibles au gré de l’évêque. Dans les premiers temps de cette colonie, il en était autrement, mais dans la suite, à l’érection du séminaire de Québec, Mgr de Laval régla les choses comme elles sont. Si le roi fait la nomination, le curé devrait être amovible au gré de l’évêque.
Le procureur général. — Je pense différemment. L’esprit de la constitution de la colonie accorde toutes les cures durant son bon plaisir nominalement, mais on sait très bien que ce bon plaisir se continue tant qu’il y aura bonne conduite et un curé (rector) en Angleterre ne peut être déplacé que pour sa conduite. Il me semble à propos qu’un curé devrait bien connaître ses paroissiens et se considérer établi au milieu d’eux. Dans les moments difficiles un curé qui a demeuré longtemps avec un troupeau peut mieux le guider qu’un nouveau venu. La confiance mutuelle n’est pas le résultat d’une connaissance courte et transitive. Je vous dirai franchement que les curés qui dépendent de la volonté de l’évêque ne seraient pas soumis au contrôle du gouvernement. S’il n’était le soutien du curé, ce serait peu convenable et vous ne pourriez pas vous attendre à ce que la meilleure catégorie de la population instruise ses fils pour l’Église.
Votre tribunal de l’évêque serait tout à fait inutile et la représentation faite par la couronne une cérémonie oiseuse, si l’évêque pouvait subséquemment déplacer le curé à son gré.
Mgr Plessis. — La position d’un curé avec une telle restriction serait alors meilleure que présentement la position des évêques au Canada. Quant à moi, j’en ai assez, j’ai une cure qui me