à des assemblées publiques qui avaient ouvertement condamné les résolutions du parlement impérial, lesquelles privaient la Chambre de son contrôle sur les revenus du pays.
Nul homme sage, nul homme honnête ne fait d’appel aux armes que dans le cas suivants :
1.o Quand l’injustice soufferte ou menacée entraîne des maux si grands qu’ils l’emportent sur les calamités nécessaires de la guerre, quel qu’en soit le succès.
2.o S’il n’existe aucun autre moyen d’obtenir justice.
3.o Quand un appel aux armes donne la probabilité du succès et le fait entrevoir autant que la sagesse humaine peut le prévoir.
Le premier cas existait au Canada. Le despotisme était, et c’est, un mal de beaucoup plus grand qu’aucun des maux qu’une résistance heureuse eut pu faire essuyer au peuple canadien.
Touchant le deuxième, il y avait des doutes et M. Papineau était au nombre de ceux qui croyaient qu’une résistance passive, c’est-à-dire la détermination de la part de tout le peuple, exécutée fidèlement, de refuser tout produit anglais, induirait avec le temps le peuple anglais à être juste. Ni lui ni toute autre personne saine et de jugement n’espérait justice de la part du parlement impérial, excepté quand il aurait intérêt à ne pas être injuste. M. Papineau recommanda donc sérieusement à ses compatriotes d’essayer par le moyen de cette pression sur les intérêts pécuniers des marchands et des manufacturiers anglais, d’obtenir les réformes qu’ils avaient en vain sollicitées de la justice spontanée de la législature impériale. Cela, il le conseilla à ses compatriotes parce qu’il ne voyait que trop clairement qu’un appel aux armes ne promettait aucun heureux résultat et ne devait être exécuté.
Il ne pouvait, comme nous, monsieur, triomphalement s’écrier : « Nous sommes sept millions. »
Du témoignage d’un Anglais, le principe de la révolution canadienne était juste en soi mais on en contestait l’opportunité, parce qu’on croyait les moyens de résistance insuffisants. Du moins, c’est ce que Lord Roebuck prétendit après la défaite