Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/312

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rèrent Humboldt et Saussure, par les registres d’hôtel de la Tête-Noire et du Montanvert, où tant de jeunes ambitions ont inscrit leurs épitaphes pompeuses !

Le moindre souffle enlève les noms tracés sur le sable des plaines ou la poussière des rues ; la tempête ne saurait effacer celui qu’on burine dans le granit au milieu des éléments en guerre.

174 Je ne serai rien ou je serai moi, sans titres derrière mon nom, sans honneurs officiels qui me confondent avec l’odieuse foule titrée, sans ces distinctions qu’on acquiert avec des révérences gracieuses.

La gloire est ou n’est pas, comme la pensée. On ne la partage pas avec un frère, un ami ou un parti. La gloire est jalouse de ses amants ; elle leur défend toute passion autre que la sienne, passion sombre, qui éloigne le sommeil de nos paupières et la paix de nos âmes !