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Septembre 1849.


LE LAC DES QUATRE-CANTONS.




« Gloire, gloire encore ! »
Goethe.


176 C’est dans les derniers jours de l’été, le temps où les aubergistes et les voyageurs sont heureux en Suisse ; les uns parce qu’ils gagnent de l’argent, les autres parce qu’ils en dépensent : c’est le 23 août 1849 !

Adieu Lucerne, perle d’Italie, perdue dans les neiges helvétiques ! Adieu, vieille citadelle catholique, si bien prise dans ta maigre taille, si fière de ta ceinture de fortifications et de tes églises resplendissantes ! On ne répare plus tes tours écroulées ; le temps mord tes vieux créneaux et les couvre de rouille ; tes autels sont moins riches, le lac ne gémit plus sous le poids de tes processions saintes ! La génération qui vient s’écriera comme moi : Lucerne, adieu !

Le Waldstætten, le beau bateau, s’éveille sur le lit moëlleux des ondes. Sur ses flancs qui reluisent, il porte avec orgueil les devises des cantons