Cœurderoy se fixa à Lausanne, où il passa dix-huit mois heureux (oct. 1849-mars 1851). Ici se place un épisode d’amour, non raconté dans ses écrits. Son père lui rendit visite en juin 1850 ; à son retour en France, il fut arrêté à Dijon et gardé deux jours en prison : la police l’avait pris pour son fils, le proscrit (voir sa lettre, Union républicaine, 29 juin 1850). Le service sanitaire du canton de Vaud autorisa l’ancien interne de Paris à pratiquer la médecine, ce qu’il fit surtout en faveur des pauvres et, en général, d’une manière peu commerciale. Plus tard, un scepticisme croissant et les difficultés locales qu’on lui fit partout l’éloignèrent de la pratique.
Il voyait à Genève et à Lausanne les proscrits étrangers, Mazzini (voir Scritti, vol. 9, XXXV) et d’autres Italiens, les Allemands Struve et Willich. Le Savoyard Cottet, à Évian, l’étudiant Dubreuil, réfugié de Lyon, Louis Avril, le représentant du peuple, etc., étaient de ses amis. Il devint membre honoraire de l’Helvétia, société d’étudiants radicaux, et la fête du 24 février 1850, qu’il décrit dans ce volume des Jours