Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/495

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sympathique ; mes habits ne tiennent pas beaucoup à moi, je me crève les yeux à la lueur d’une lampe de vingt sous, entre quatre murs blanchis à la chaux.

Qu’importe ? Ma cause est bonne. Ouvertement je fais la guerre à l’hypocrisie des partis. Peut-être les forcerai-je enfin à sortir de la conspiration du silence et du système de calomnies qu’ils s’en vont colporter chaque soir en chuchottant. Qu’on parle haut, pour Dieu ! qu’on s’explique ; qu’on amène tout ce qu’on voudra sous le jour de la publicité. Je crie aux voleurs, parce qu’il y en a beaucoup autour de moi, des voleurs lâches, qui chiffonnent la réputation d’un homme, la déchirent, avec aussi peu de précaution qu’un pickpocket, un mouchoir.

C’est que, voyez-vous, encore que je ne sois pas célèbre, je veux qu’on dise la vérité sur mon compte, et rien que la vérité, quand on me fait l’honneur de s’occuper de moi. Je suis dur à échauffer comme la pierre à feu, mais qu’on frappe d’aplomb sur moi, l’on y trouvera l’étincelle.

Le sang ne coule que sous les morsures. Le tonnerre est père de la foudre. Le feu soupire après le vent. N’attaquez pas la bête fauve. Ne passez pas la main sur le poil du loup. Ne barrez pas le chemin à l’homme qui marche à son but. S’il y avait en moi un éclair de pensée, un levain d’amère probité, vos attaques de jésuites m’en donneraient conscience ; elles m’indiqueraient ce