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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/251

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le monde toutes les vérités qui me vinrent à l’esprit, estimant qu’elles étaient bonnes à dire, irréfutables, invincibles, à la seule condition d’être vraies !

148 De ce jour, je jurai de n’être détourné par rien dans ma poursuite : ni par les privations, ni par les plaisirs, ni par les prévenances, les calomnies, les rancunes ! Je jurai de maintenir contre les rois, les propriétaires, les tribuns et gens de secte, contre le peuple aussi qui, bien souvent, se trompe ! Je jurai de ne céder qu’à la raison, de ne me reposer que dans la mort, de marcher sur ma réputation de la veille au profit de la justice du lendemain, de négliger santé, bien-être, et vie même, de tout sacrifier, en enfant prodigue, au bonheur de dire vrai !

Je n’appelle pas littérature de l’exil les piteuses élucubrations des chefs rrrévolutionnairres, leurs attaques monotones et niaises contre un nommé Bonaparte empereur, troisième de la race. — Un troisième larron beaucoup plus éveillé que les démocrates et les royalistes, qui changea de place avec eux, les envoyant à Londres apprendre un peu d’anglais et de politique. Un gars sans gêne, ma foi ! qui déporta, transporta, sabra, mitrailla, s’engraissa pour son compte, ne faisant ni plus ni moins en somme que les autres ne firent, qu’ils ne feraient encore s’ils retrouvaient leur passe[1]. —

  1. Le Deux-Décembre, c’est la belle de la Terreur rouge et de la Terreur blanche, c’est la septembrisade du bonapartisme.