Ceux-là sont les lâches : cobardes ! cobardes ! Et ils mourront de la mort des lâches, de la muerte ignominiosa !
Bon gré, mal gré, il faut qu’ils luttent et que mort s’en suive.
Sept ou huit boule-dogues, sont déchaînés dans le cirque. Ils courent au taureau. Les uns le saisissent à la gorge, les autres aux flancs, les autres aux jarrets. La plupart, guidés par un instinct sûr, passent entre ses jambes de derrière et le déchirent aux sources mêmes de la force et de la vie.
C’est une affreuse douleur. Hors de lui, le taureau fait tournoyer deux ou trois chiens en l’air, les éventre quand ils retombent, puis s’affaisse, vaincu par le nombre. Alors un homme vient par côté, qui lui enfonce l’espada entre les dernières côtes et l’étend raide mort.
Il est une torture plus épouvantable encore. Il faut en avoir 172 été témoin pour se faire une idée de la barbarie de l’homme poussée jusqu’au délire.
Quand l’espada ne parvient pas à sacrifier le taureau assez vite pour satisfaire l’impatience générale, un cri s’élève, d’abord rare, poussé par les afecionados les plus scrupuleux : la media-luna ! la media-luna !
— La media-luna est une sorte de longue faulx courbée en croissant et tranchante sur sa concavité. —
Peu à peu la clameur grossit, elle devient sinistre, immense, impérieuse. Le corregidor finit par