Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/430

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Magnificat ! — Les jeunes amants s’entretiennent à voix basse des sonnets de Pétrarque, des tortures du Tasse, des grands caprices de Byron.


Les canaux et les chemins de fer serpentent et se croisent dans toutes les directions ; il en court par dessus, par dessous les demeures humaines ; les wagons roulent sur des roues d’améthyste, les flancs des gondoles sont marquetés de perles et de corail. L’art et l’industrie se complètent, se marient, se font valoir l’un par l’autre.

Magnificat ! — L’homme a reconnu l’utilité de l’agréable. Le luxe s’enlace au solide comme le lierre aux grands chênes.




Dans des jardins immenses où se disputent le soleil, l’ombre, la senteur des arbustes et la fraîcheur des sources, dans ces jardins croissent des buissons de clématites, de jasmins, de chèvrefeuilles, d’épines-vinettes et d’aubépines. — Des kiosques aux formes bizarres, turques, chinoises, japonaises, italiennes, s’élèvent de tous côtés ; les plantes grimpantes les couronnent de leurs rameaux flexibles.

Sous cet épais fourré, Diane chasseresse traîne avec peine ses lévriers rétifs. — Au bord de ce bassin, Vénus est couchée parmi les renoncules ; les Néréides essuient ses pieds de leurs longs cheveux et lui tressent des couronnes avec les fleurs des prés. — Sur cette terrasse sablée, du milieu