Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/399

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cente aux Enfers ! Sous mes pieds roulaient les cailloux, sous mes mains criaient les ronces ; j’étais plongé dans les ténèbres ; les vapeurs du soufre, la poussière me suffoquaient.

J’ai tenu bon cependant. Et j’ai fourni ma course. Et je suis de retour à la douce lumière !


On m’avait élevé pour faire un bourgeois, non pas un homme. Tenez-moi compte, prolétaires, d’une bonne volonté qu’on trouve si rarement dans la classe moyenne. Ne me rejetez point si je suis plus faible que vous.

Car la franchise est une force. Car la plume détruit bien des résistances contre lesquelles se briserait le marteau dur. Et souvent le plus fort a besoin, sur la terre, d’un plus petit que lui.

520 S’il arrivait toutefois qu’on vous excitât contre moi ; si les gens de parti vous enseignaient à me maudire, comme ils l’ont déjà fait…

Et bien ! je supporterais cette malédiction même avec le courage passif de l’homme souvent méconnu. Je me dirais :

Travaille, travaille, marche en avant, poète, porte ta croix aussi jusqu’au seuil de l’Humanité future.

L’ENFER EST SUR LA TERRE ! ! !