Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/56

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encore… La voix s’éloigne… Désillusion ! — Pazienza ! Du moins elle l’adorera dans tout ce qui y lui ressemble ; elle contemplera son image et son enfant !

300 Elle prend et quitte cent fois son travail… Les heures se passent… Rien, rien que le silence menaçant !… La cloche du couvent sonne douze coups qui frappent douze siècles sur le cœur de la pauvre jeune fille. Qui jamais précipita ton cours, s’écrie-t-elle, ô Temps inexorable ? — Vieille histoire, émotion toujours neuve qu’un rendez-vous !

… On frappe… Plus de doute, il est là ! Comment ne l’a-t-elle pas entendu ? Comme elle se promet de gronder fort et de pardonner vite ! Comme elle regagnera le temps perdu dans des angoisses vaines ! Comme elle lui fera promettre de ne plus l’effrayer ainsi ! Désormais, elle le retiendra près d’elle. Heureux prisonnier !

Elle ouvre… Malédiction ! C’est la femme laide et jalouse, sa voisine, qui jamais ne lui parla que de malheurs. En une seconde, passent dans l’esprit de Marina, comme autant d’éclairs, l’orage de la journée, les prédictions de l’oiseau noir, les larmes des roses et les cris de l’enfant.


VII


Marina n’a plus d’amant, son enfant n’a plus de père ; le valet du roi s’est promis à plus riche que sa maîtresse. Telles furent les nouvelles qu’apporta