Page:Cœurderoy - la Barrière du Combat.djvu/29

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Le socialisme s’est élevé du sein des nations civilisées. Le christianisme avait pris naissance dans une étable du monde païen.

Dans la société païenne qui le persécutait, le christianisme n’eût jamais grandi. Il fallait que le monde romain fût bouleversé par l’invasion des Barbares. Dans la société civilisée qui lui est hostile, le socialisme périrait, et il ne peut périr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

S’il appartient à la France savante de propager les idées de la Révolution, il faut une nation inculte pour les réaliser.

Quelle est donc la plus belle de ces deux missions ? . . . . . . . . . . . . . . . . . .

On dit : « Du nord au midi de l’Europe, il n’y a pas d’autre grand peuple constitué que le peuple français. » On ne compte donc pour rien cette moitié de l’Europe habitée par un monde de déshérités, qui seront appelés un jour les fils aînés du socialisme, et qu’asservit, encore à cette heure, une poignée de Boyards !…..

À coup sûr, il y aura encore des émeutes en Europe. — Qui conteste leur utilité ?… Nous y travaillerons comme les autres. Mais il ne peut s’y faire dorénavant de Révolution sans croisement de peuples, de forces et d’idées.

Puisqu’il le faut… qu’elles viennent, les hordes du Nord ! qu’elles se précipitent sur l’Europe au galop de leurs cavales, la lance au poing, ébranlant de hourras sauvages les glaciers des Alpes, les vieux châteaux du Rhin, les échos de Versailles et la Ville aux sept collines.

Qu’ils descendent, les Barbares ! qu’ils transfusent leur sang jeune dans les veines de nos sociétés décrépites, constitutionnellement, organiquement bourgeoises.