Page:C18 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage du Révérend Isidore Evain, prêtre BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/12

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marcher. On m’avait dit — je m’étais informé de mon malade, de mon blessé, il restait, je ne connaissait pas son adresse, où il restait. J’avais su par un homme de police qu’il restait au No 42 je crois sur la rue Durocher. Alors en partant je me dis : je m’en vas avertir la famille de mon blessé. Je me dirigeai tout droit ⁁par xxek la rue Bagot jusqu’à la rue Durocher. Je ne vis personne jusqu’à ce coin. Au coin de la rue Bagot et Durocher, quatre ou cinq hommes étaient là fumant leur pipe tranquillement et se demandant qu’est-ce qui s’était passé, parce qu’ils me demandèrent en arrivant : père, qu’est-ce qu’il y a là-bas. Je leur dit en quelques mots qu’il y avait eu un blessé et un mort — c’est tout ce que je savais. Après quelques paroles je leur dis : mes amis je n’ai pas le temps de parler ce soir, rentrez chez vous c’est mieux, il n’y a plus rien. Je m’en vas avertir la famille du blessé. Je me dirigeai donc du coin Bagot par la rue Durocher vers le nord au No 42 de la rue Durocher. Au coin de la rue Massue, encore un petit groupe d’hommes fumaient leur pipe. L’un d’eux me dit : père, je vas vous accompagner, jusqu’au No 42. Je connais bien cette maison là, j’y vais avec vous. Je dis : très bien. J’y allai. Tout le monde était endormi. Je frappai à la porte, on se leva et on vint m’ouvrir. Je demandai si Monsieur Tremblay restait ici. On me dit : oui père, mais il est sorti. Il est sorti après souper entre sept et huit heures me dit-on. Êtes vous parent avec Monsieur Tremblay leur demandai-je ? Non, me dirent-ils il pensionne ici seulement depuis deux