Page:C9 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage du Dr Albert Marois BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/9

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dinaire. Je ne me souviens pas si j’ai dit que c’étaient des balles explosives, ça dépend comment on l’entend, mais j’ai dit que ces blessures avaient été faites par une balle malléable, qui ont détruit sur une large surface les organes. J’ai vu un grand nombre de blessures mais jamais je n’ai vu une blessure aussi considérable que dans le cœur de Bergeron, faite par le passage de la balle. Par conséquent je conclus que Bergeron est mort par suite d’une blessure d’arme à feu qui a dilacéré le cœur au point d’arrêter toute circulation.

INTERROGÉ par M. Picher.


Q. Dans le cas de Bergeron, dans le cas qu’il aurait été frappé par une balle ordinaire, est-ce qu’il serait mort pareil ? ou bien s’il aurait pu avoir une chance de vivre ?


R. Dans la direction qu’il a été xx tiré, il serait mort pareil parce que la balle lui traverse le cœur c’était nécessairement une blessure mortelle ― en second lieu j’ai fait l’autopsie de l’étudiant Tremblay âgé de vingt ans. J’ai vu le défunt Tremblay à l’Hôtel-Dieu étant chirurgien de service au mois d’avril. J’ai été appelé je crois vers minuit et demi pour me rendre là, me disant qu’un blessé était rendu à l’hôpital et qu’on requerrait mes soins. Je suis allé à l’Hôtel-Dieu. Le malade avait reçu les premiers pansements par l’interne de l’Hôtel-Dieu. Il était parfaitement exsangue, il était pâle, sans réaction, pas de pouls. C’était évident qu’il avait saigné énormément. Il avait sa pleine connaissance. Nous avons fait tout ce que nous avons pu pour le ressusciter. Il ne saignait plus