Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/31

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ment on l’y devine mais elle y déborde, pourrait-on dire.

Les héros de ses contes sentent, entendent, voient d’une manière anormale. « Il en est des déséquilibrés des contes d’Hoffmann comme des hallucinés des cliniques et des asiles ; chez eux l’illusion précède l’hallucination et l’annonce. » (Demerliac.)

La plupart des hallucinations des Contes trahissent l’influence de l’alcool et se découvrent surtout dans les compositions qui datent du temps où l’auteur se livrait à des excès de boisson. Ailleurs on relève de curieux exemples d’obsession ; là encore il est facile de reconnaître une auto-observation : l’étudiant Anselmus, du Pot d’or, comme Balthazar, du Petit Zacharie, c’est Hoffmann lui-même, au moins par certains côtés.

De l’obsession à l’impulsion, la distance est courte ; les personnages d’Hoffmann l’on vite franchie : dans Les Élixirs du diable, comme dans Mademoiselle de Scudéry, apparaissent des types de criminels impulsifs, qu’un psychiatre n’hésiterait pas à réclamer pour ses justiciables.

D’autres phénomènes psycho-pathologiques peuvent encore être recueillis dans l’œuvre si touffue d’Hoffmann. Ainsi que nous le faisait judicieusement remarquer notre très érudit ami, le Dr Hahn, bibliothécaire en chef de la Faculté, les mystères de l’occulte ont toujours eu un grand charme pour