Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/132

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et de ses passions et de ses idées, il étoit nécessaire d’étudier soigneusement les diverses circonstances physiques qui peuvent rendre un homme si différent des autres et de lui-même : et les objets de ces recherches se sont trouvés, pour ainsi dire spontanément, classés sous un certain nombre de chefs qui feront le sujet de plusieurs mémoires, et dont l’ensemble me paroît embrasser tout ce que la physiologie peut offrir à la philosophie morale, comme matière de nouvelles méditations.

Le premier objet qui fixe nos regards, est l’histoire des sensations, considérées dans leurs premiers phénomènes : c’est celui qui va nous occuper aujourd’hui. Je vais essayer de déterminer avec quelque exactitude, en quoi consistent les opérations de cette faculté singulière, propre aux animaux, par laquelle ils sont avertis de la présence des objets extérieurs : je vais suivre ces opérations dans diverses circonstances, qui ne me paroissent pas avoir été distinguées et circonscrites avec assez de soin : je vais sur-tout m’efforcer de remplir les lacunes qui séparent encore les observations de l’anatomie ou de la physiologie, et les résultats incontestables de l’ana-