Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/168

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d’autant plus impétueuse et plus continuelle, qu’il est plus vivace et plus fort, ce n’est pas, comme l’ont dit presque tous les physiologistes, parce qu’il se trouve à l’étroit et mal à l’aise dans la matrice ; il y nage, au contraire, au milieu des eaux. Mais ses membres ont acquis un certain degré de force ; il sent le besoin de les exercer. Son poumon a pris un certain développement : la quantité d’oxygène qui lui vient de la mère, avec le sang de la veine ombilicale, ne lui suffit plus ; il lui faut de l’air, il le cherche avec l’avidité du besoin. Ces circonstances, jointes à la distention de la matrice, dont les fibres commencent à ne pouvoir prêter davantage, et à l’état particulier où se trouvent alors les extrémités de ses vaisseaux, abouchés avec les radicules du placenta, sont la véritable cause déterminante de l’accouchement.

Jusqu’alors, il est difficile de saisir par l’observation ce qui se passe dans le foetus. Cependant quelques faits nous apprennent que cette existence intérieure, étrangère aux impressions des corps extérieurs environnans, est nécessaire au travail fécond qui développe les organes, et qui les empreint