Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/251

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d’une dernière considération, sans laquelle les opérations du système nerveux demeurent enveloppées de beaucoup d’incertitudes : il est sur-tout nécessaire de ne pas la négliger, si l’on veut se faire des notions exactes du caractère des idées et des déterminations, ou des traces que les unes laissent après elles, et des habitudes dans lesquelles les autres se transforment.

À mesure que les sensations diminuent, ou deviennent plus obscures, on voit souvent les forces musculaires augmenter, et leur exercice acquérir un nouveau degré d’énergie. Les maniaques deviennent quelquefois presque entièrement insensibles aux impressions extérieures ; et c’est alors sur-tout qu’ils sont capables des plus violens efforts. Les sujets stupides ou bornés, les épileptiques qui, pour l’ordinaire, ont des sensations très-engourdies, en un mot, tous les hommes qui sentent moins que les autres, paroissent avoir généralement des forces musculaires plus considérables. Plusieurs bons observateurs en ont déduit la règle, que ces forces sont en raison inverse de la sensibilité, et réciproquement. Mais, avec un peu de réflexion, il est aisé de reconnoître