Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/252

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qu’il y a quelque confusion dans ce résultat : j’en trouve la preuve dans les faits même qu’on allègue. L’augmentation des forces, chez les épileptiques et chez les maniaques, coïncide, j’en conviens, avec l’affoissement, ou même avec l’entière cessation des impressions extérieures : mais ce n’est pas de cette circonstance qu’elle tire sa source. La pratique de la médecine et l’anatomie médicale nous apprennent qu’elle est due à de puissantes impressions, dont les cause s’appliquent directement au système cérébral, et qui produisent en même temps la stupeur des sens externes. Chez les hommes d’un esprit borné, mais d’ailleus sains et vigoureux, les impressions d’après lesquelles les déterminations musculaires acquièrent ce degré d’énergie, ont toujours également leur principe immédiat dans le système cérébral, ou dans les autres organes internes. Or, la mesure de l’intelligence se tire de l’étendue et du caractère des notions que nous avons acquises sur les objets environnans ; et l’imbécillité sera d’autant plus complète, que les impressions reçues par les organes des sens seront moins vives, moins profondes et moins variées.