Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/254

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puisque les faits nous apprennent que les mouvemens produits par des causes qui agissent d’une manière immédiate sur le système nerveux lui-même, sont les plus persistans et les plus forts : qu’ils dominent constamment, et quelquefois étouffent, ou masquent tous les autres, ou plutôt que leurs causes ne paroissent alors pouvoir être distraites dans l’action qu’elles exercent, par aucun autre genre d’impressions : il est évident aussi que les idées, les déterminations, les souvenirs, les habitudes, lesquelles ne sont elles-mêmes que des souvenirs de déterminations, ou d’idées ; il est évident, dis-je, que toutes ces opéations doivent devenir essentiellement dominantes, lorsqu’elles dépendent du même genre de causes. Et c’est en effet ce que nous voyons clairement chez les maniaques, chez les visionnaires, et chez certains mélancoliques qui se rapprochent des uns, ou des autres. Les objets extérieurs, les nécessités même les plus pressantes de la vie, ne peuvent souvent les tirer de leurs rêveries accoutumées, et faire diversion à leurs habitudes opiniâtres.

En second lieu, puisque les organes internes sont dans une activité constante, et