Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/305

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faire vivre, est-elle formée, qu’il agit sur eux avec une activité à laquelle les impressions extérieures n’apportent encore, dans ces premiers momens, presqu’aucune distraction. Son influence vive, rapide, et continuellement renouvelée, est nécessaire pour les imprégner graduellement des facultés vitales qui leur seront propres. La nature semble avoir pris des soins particuliers pour que cette influence s’exerce alors avec la plus grande facilité. De là dépend, à beaucoup d’égards, la disposition convenable des organes dans les époques suivantes : et, pour cet effet, non-seulement l’énergie nerveuse n’éprouve aucune résistance de la part des solides, qui sont encore dans un état presque uniquement gélatineux, mais la pulpe cérébrale se trouve elle-même dans un état de mollesse et de perméabilité, qui permet aux causes dont elle est animée, d’agir dans son sein avec la liberté la plus entière, et de faire communiquer toutes ses parties avec une célérité inexprimable.

Mais bientôt les couches de tissu cellulaire qui s’insinuent dans les divisions du cerveau, qui se glissent entre les stries médullaires, et forment, en les accompagnant hors du