Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/424

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tiques ; j’ai même observé dès-lors, quelques vaporeux : mais on ne rencontre point encore avant cette époque, du moins que je sache, de fous proprement dits. Pour rendre le cerveau capable des excitations internes vicieuses, qui caractérisent la manie, il semble que les nerfs aient besoin d’avoir reçu l’influence des liqueurs séminales, ou les impressions particulières dont la présence de ces liqueurs est accompagnée. Aussi, quelques médecins ont-ils conseillé la castration, comme un remède extrême, dans le traitement de cette maladie cruelle, où les remèdes ordinaires échouent si fréquemment : et si l’on peut s’en rapporter aux observations dont ils appuient ce conseil, il n’a pas été quelquefois sans efficacité. Quoi qu’il en soit, au reste, de leur exactitude, nous sommes bien sûrs que ce moyen n’auroit pas toujours un effet utile ; car dans les grandes maisons publiques de fous, on voit assez souvent ces malheureux s’arracher les testicules au milieu de leurs accès de fureur, sans qu’il résulte de-là, le moindre changement dans l’état du cerveau : et de plus, l’expérience journalière prouve que la folie peut se prolonger jusques dans la décré-