Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/469

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le règne minéral. Mais on pourroit mettre en doute s’il n’y est pas produit, comme les terres calcaires, par la décomposition des débris d’animaux : on peut du moins regarder celui qui se retire directement de ces débris, comme une production immédiate de la vie sensitive, comme un résultat des changemens que les solides et les fluides animaux sont susceptibles d’éprouver ; ou, si l’on veut, comme une des substances simples qu’ils ont particulièrement la propriété de s’assimiler. Dans les corps des animaux qui se décomposent, le phosphore paraît éprouver une combustion lente : sans produire de flamme véritable, sans être du moins, pour l’ordinaire, capable de faire entrer en ignition les corps combustibles qui l’avoisinent, il devient lumineux, et répand dans les ténèbres, de vives clartés qui, plus d’une fois, ont pu donner beaucoup de consistance à ces visions qu’on redoute et qu’on cherche tout ensemble, près des tombeaux. Les parties qui semblent être le réservoir spécial du phosphore, sont le cerveau et ses appendices, ou plutôt le système nrveux tout entier : car c’est à la décomposition commençante de la pulpe cérébrale, que sont