Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/474

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pèce, de l’ âge et des dispositions organiques particulières de l’animal[1]. Suivant cette manière de voir, les fibres charnues irritées opéreroient successivement, par leurs contractions, le dégagement de l’électricité condensée dans les nerfs qui les animent ; et ces contractions pourroient se renouveler, jusqu’au moment où le dégagement seroit entièrement terminé. Chaque irritation produiroit donc une secousse électrique : et lorsque la partie auroit perdu la faculté de se contracter par les irritations mécaniques, ou chimiques, on pourroit la lui rendre assez long-temps encore, en lui faisant subir des sections réitérées ; attendu qu’à chaque section, le scalpel irait chercher et provoquer les plus petits filets nerveux qui se perdent dans les muscles[2].

  1. Les piles galvaniques produisent sur les substances minérales, des effets conformes à ceux des machines électriques ordinaires : mais il ne s’ensuit pas que les fibres musculaires ne fournissent point une portion d’électricité accumulée, lorsqu’elles font partie du cercle, ou de l’arc conducteur ; et il reste toujours à expliquer pourquoi elles restent contractiles quelque temps encore après la mort, et perdent peu à peu cette propriété, par la simple répétition des chocs.
  2. C’est ce qui arrive en effet.