Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/533

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nette. C’est vraisemblablement aussi par la même raison, que chez les anciens Grecs, qui vivoient plus resserrés dans l’étendue de leurs territoires respectifs, dans l’enceinte de leurs villes, et séparés par les lignes de démarcation de leurs tribus, les tempéramens étoient bien plus marqués et plus distincts, qu’ils ne le sont chez les peuples modernes, où les progrès du commerce tendent à confondre toutes les races, toutes les formes, toutes les couleurs.

Ce fait général, et toutes les conséquences qui en découlent, peuvent se confirmer encore par la considération des maladies héréditaires. Ces maladies dépendent certainement des circonstances qui président à la formation de l’embryon : voilà ce que personne ne conteste. Mais de plus, elles paraissent inhérentes à l’organisation même ; car les observations les plus exactes portent à penser qu’elles sont bien moins soumises à la puissance de l’art, que le plus grand nombre des maladies accidentelles. On suspend leurs accès, on les pallie elles-mêmes, on les modifie, on leur fait prendre une marche nouvelle : mais il paroît qu’on ne les guérit presque jamais radicalement. Or, ces ma-