Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/69

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procurer des cadavres humains, dont les préjugés publics eussent fait regarder les dissections comme d’horribles sacriléges, il cherchoit sur d’autres espèces, et par analogie, des connoissances qu’il ne lui étoit pas permis de puiser directement à leur source. Il jetoit ainsi les premiers fondemens des travaux qu’Erasistrate, Hérophile et Sérapion, secondés par de plus heureuses circonstances, poussèrent rapidement assez loin, quelque temps après, mais qui semblent avoir été tout-à-fait oubliés pendant plusieurs siècles, jusqu’à ce qu’enfin les modernes leur aient donné plus d’ensemble et de méthode.

Hippocrate, appelé par les Abdéritains, pour guérir Démocrite de sa prétendue folie, le trouva disséquant des cerveaux d’animaux, dans lesquels il s’efforçoit de démêler les mystères de la sensibilité physique, et de reconnoître les organes et les causes qui produisent la pensée. Ces deux sages s’entretinrent de l’ordre général de l’univers, et de celui du petit monde, ou de l’homme, dont l’un et l’autre étaient presque également occupés, quoique chacun le considérât plus particulièrement sous le point de vue qui se rapportoit le plus à son objet principal. Dans