Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/225

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essentielles à ce tempérament. Ils avoient aussi très-bien vu que des nourritures grossières peuvent produire, ou du moins aggraver considérablement quelques-uns de ses phénomènes principaux. Ils n’ignoroient pas, enfin, qu’un climat sombre et sévère fait contracter à l’âme des habitudes tristes ; que ces habitudes occasionnent souvent des engorgemens de la rate et du foie ; d’où naissent, à leur tour, de profondes affections hypocondriaques, qui, transmises pendant quelques générations, amènent graduellement toutes les dispositions propres au tempérament mélancolique, et le fixent enfin dans les races, par des empreintes qui ne s’effacent plus.

D’après les observateurs modernes, et sur-tout d’après les médecins praticiens qui nous ont donné des recueils d’histoires de maladies, sans dessein d’établir aucune théorie particulière, nous avons deux remarques à faire sur les vues des anciens. D’abord, l’automne est d’autant plus fertile en maladies atrabilaires, et il laisse des traces d’autant plus funestes de ses ravages, qu’il succède à des chaleurs plus sèches et plus ardentes, et qu’il est lui-même plus humide, ou