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relation


nous est arrivé de rester trois ou quatre jours sans manger, n’ayant pas de nourriture. Pour nous consoler, ils nous disaient de ne pas être tristes, que bientôt nous aurions des tunas, que nous mangerions abondamment, que nous en boirions le suc, que nous aurions de gros ventres, que nous serions très-contents, et que nous ne sentirions pas le besoin de la nourriture ; mais il fallait attendre encore six mois. Enfin lorsque ce terme fut arrivé, nous allâmes manger des tunas. Nous trouvâmes dans le pays une très-grande quantité de moustiques de trois espèces différentes, et qui sont très-incommodes. Pendant presque tout le printemps ils nous tourmentèrent extraordinairement. Pour nous défendre contre ces insectes, nous faisions derrière nous beaucoup de feux de bois pourri, et mouillé, afin qu’il ne s’enflammât pas et qu’il fit beaucoup de fumée. Ce moyen nous causait un autre ennui, car la fumée nous donnait dans les yeux et nous faisait