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relation


tant toujours avec moi du feu et du bois, dans la crainte de me trouver dans un endroit où il n’y en aurait pas, comme cela arrive souvent. Au moyen de cette provision, j’aurais pu du moins entretenir des tisons et ne pas me trouver sans feu ; je n’avais pas d’autres moyens à prendre pour me garantir du froid, car j’étais tout nu. La nuit j’allais chercher un abri sous les arbres des forêts qui étaient sur le bord des rivières. Avant le coucher du soleil je pratiquais un trou en terre, j’y plaçais beaucoup de bois, et comme les arbres étaient très nombreux, j’amassais une quantité de branches sèches qui étaient tombées, et j’allumais autour du trou quatre feux disposés en croix. J’avais le soin de temps en temps de les entretenir, et je me couvrais dans ce trou de tas de paille que l’on trouve en grande abondance. C’est ainsi que pendant les nuits je me garantissais du froid. Un soir, que j’étais endormi, le feu prit à la paille qui me couvrait , et, malgré