Page:Cadiot - Minuit.pdf/112

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revoir ce frère, qui t’a quitté jeune homme, presque enfant, et que tu trouveras vieux barbon : qui est parti comme un soldat de fortune, avec trois chemises et la malédiction de ses créanciers, et qui est devenu un des personnages les plus considérables du Nouveau-Monde commercial.

» Adieu ou à revoir. — Écris-moi aussitôt que tu auras reçu cette lettre et son contenu. Avec quel plaisir je recevrai ta réponse ! avec quel plaisir j’y trouverai comme un écho du monde que j’ai quitté, et une bénédiction de ma première famille !

» Dominique NAIGEOT. »

Nouvelle-Orléans, le… mars 18…


— Bravo ! bravi ! bravai bravissimo ! crièrent en chœur les étudiants. — Voilà un frère ! Un frère qui devrait bien être mon oncle ! — Naigeot, partez vite pour l’Amérique et embarquez-nous tous comme vos enfants !

— Eh bien i mon cher monsieur, voilà comme la vie est semée de péripéties, dit flegmatiquement Buneaud, qui voyait au bout de l’enthousiasme général, la perte d’un pensionnaire. — Tout n’est qu’heur et malheur ! Volts êtes riche maintenant, et vous n’avez plus besoin d’aller faire des comptes en partie double pour payer votre mois…

— Monsieur n’aura sans doute plus de mois à