Page:Cadiot - Minuit.pdf/201

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roles ; — tu ne vas pas tarder à connaître l’étrange lignée dont la belle Isobel de Saul est le dernier rejeton. — Tu verras après, si toi, pauvre fils de vilain, tu te soucies d’appartenir à pareille noblesse !

Tout en parlant, maître Sturff souleva le marteau de la porte basse de sa maison. Il frappa un seul coup, sec et impératif.

Le coup avait à peine retenti, que déjà la porte tournait sur ses gonds, tandis qu’un valet apparaissait une lampe à la main.

Franz entra le premier, et Sturff referma la porte. L’étudiant n’était jamais venu dans cette maison mystérieuse, peu fréquentée du reste, même des esprits forts de l’école. Malgré sa préoccupation il jeta un coup d’œil rapide et curieux sur les appartements qu’il traversait.

Au rez-de-chaussée étaient des salles basses, sombres et enfumées, encombrées de cornues, de fourneaux, d’alambics et d’instruments de toute espèce, qui n’étaient guère propres à donner un aspect riant à l’abord du logis. Mais, au premier s’étendaient des appartements spacieux et commodes, que le sybaritisme bien connu d’Agrippa, semblait avoir meublés de tout ce que le luxe et le confort de l’époque avaient inventé de plus agréable et de plus utile. De hautes fenêtres, percées sur un magnifique jardin, y distribuaient le jour avec prodigalité et laissaient apercevoir des bosquets qu’aurait enviés un prince de sang royal.