Page:Cadiot - Minuit.pdf/265

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Mornaix, si chétif, si grêle, si jaune… et cette glace qui défend un trésor ?…

« Car il doit y avoir bien de l’argent là-dedans… des doubles louis ! — Le vieil harpagon n’a jamais changé d’or !… »

Après un dernier regard, plus effaré que les autres, Mornaix tira de sa poche son vieux couteau à manche noir, bien connu dans le pays pour avoir subi autant de métamorphoses que celui de Jeannot ; il glissa la lame, amincie et creusée par l’usage, dans la rainure de la glace et appuya.

La glace s’ouvrit comme le vantail d’une armoire, et laissa voir à l’œil fiévreux de Manoquet un trou assez grossièrement fait dans la muraille, et dans ce trou une cassette cerclée de fer.

Mornaix ouvrit la cassette, et en tira des piles d’or qu’il rangea devant lui.

Manoquet fit un soubresaut en arrière de la fenêtre :

Des doubles louis ! ce sont des doubles !

Et il revint tremblant à son poste d’observation.

Les piles sortaient une à une, doucement soupesées par l’avare, et s’alignaient sur deux files.

— Cordieu ! je crois bien qu’il pourrait acheter les Barbettes, les payer rubis sur l’ongle et garder encore de bons sacs d’argent comptant…

Les Barbettes……

Comme si ce nom, qui n’avait pas franchi la pensée