Page:Cadiot - Minuit.pdf/300

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Au milieu des danseurs et sur les genoux des douairières circulait un troisième personnage, qui semblait être le roi de la fête, à voir sa joie communicative et bruyante. C’était une adorable petite fille de cinq ou six ans qui courait de l’un à l’autre, embrassant et félicitant tout le monde, recevant un bonbon par-ci, et un baiser par-là.

Marguerite de Marneroy sautait de plaisir d’être au bal comme une grande demoiselle, de voir sa mère en toilette et d’avoir un papa. C’était une nature heureuse, la plus charmante des natures d’enfants. Elle faisait mille caresses à son beau-père et souriait à la vie nouvelle que lui faisait le mariage de sa mère, comme elle eût souri à tous les changements, parce qu’elle ne concevait pas l’idée du malheur.

La jolie Marguerite avait des cheveux bouclés, d’un blond-cendré admirable, la peau extrêmement blanche, les lèvres rouges comme des cerises mères et les yeux et les sourcils noirs. Cette opposition de cheveux et de sourcils donnait à sa beauté enfantine, une animation singulière et un cachet étrange qui fixait dans la mémoire le souvenir de sa petite tête mutine.

On l’appelait Pâquerette, en attendant qu’elle grandit et que l’âge ait fait une fleur reine de la petite étoile printanière ; et, certes, disaient les vieilles gens, elle est bien nommée, car son jeune sourire et le franc regard de ses yeux, réjouissent comme les fleurs d’avril.

Pendant que le bal était dans sa plus grande anima-