Page:Cadiot - Minuit.pdf/61

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sous les lianes du lierre terrestre et des plantes grimpantes.

L’orage était imminent. Les nuages interceptaient complétement la clarté de la lune. Le tonnerre de plus en plus rapproché, faisait entendre le roulement sourd qui précède un éclat. Le vent tourbillonnait avec fureur dans les arbres et les courbait comme des roseaux ; et la terre exhalait cette âcre senteur qui annonce la pluie.

Hermann, par un dernier effort de volonté, essayait de hâter le pas, et de débarrasser ses jambes des herbes touffues et entrelacées.

Mais à chacun de ses mouvements, il lui semblait recevoir un violent coup de bâton dans les jambes : et plus il s’agitait, plus les coups se multipliaient.

— Que Satan me soit en aide ! s’écria-t-il enfin, au paroxisme de la fureur ! Eh ! de par Fritz mon vieil ami, qui, si bien me fit danser hier, mons Lucifer n’aurait-il pas dans son domaine une pauvre petite flamme à mon service pour éclairer ma route ?

En cet instant, de larges gouttes de pluie commençaient à tomber. Tout à coup, une petite flamme bleuâtre, qui ne jetait pas de lumière, s’élança de terre et décrivit sur la terre humide des formes inconnues.

Elle dansait avec une rapidité magique, tournoyait autour du tisserand, léchait ses vêtements sans les brûler et touchait ses pieds sans leur faire sentir la chaleur.

Hermann répétait cent fois des jurons horribles ; il